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Monday, 15 July 2013

Lynn Evans: Drop boxes part of prescription drug abuse battle

The Centers for Disease Control calls it an epidemic. The Mississippi Department of Public Safety calls it Mississippi’s No. 1 drug threat. Prescription drug abuse is killing men and women from all walks of life. The CDC reports that the deaths of women from prescription drugs has risen most dramatically: about 400 percent since 1999. Marshall Fisher of the Mississippi Bureau of Narcotics estimates that 90 percent of the 206 drug overdose deaths in this state in 2012 were due to the abuse of prescription narcotics.

Prescription narcotics, especially opioids such as Oxycontin and hydrocodone, are almost always prescribed for chronic pain — but medical science now shows that opioids are not a reliable treatment for noncancerous chronic pain. In other words, they mask but do not stop the pain.

The CDC reports that the sale of opiate pain relievers has increased by 300 percent since 1999. In 2008, there were more U.S. deaths from opiate pain relievers that from cocaine and heroin combined.

The misuse of prescription painkillers cuts across all social strata and is becoming as big a public health problem for people in the prime of life as heart disease and cancer. The CDC estimates that for every death due to prescription painkillers, there are 32 visits to the emergency room, 130 people who are addicted users, and 825 people who are so-called nonmedical users — people taking prescription painkillers without a medical reason. The total cost is staggering: about $28 billion for the estimated 40 million Americans with addiction.

Opiates, as well as the other commonly abused drugs such as benzodiazepines (Valium, Xanax, Ativan) and ADHD-treating drugs like Adderall and Ritalin, can be incredibly addictive. Although only some 12 percent to 20 percent of people who ever use these drugs become addicted, once addicted their brain chemistry has changed enough to overrule all reason and social pressure telling them to stop. Addiction is a disease that can both rule and ruin the addict’s life because it affects the production of dopamine, the brain’s “happy juice.” For that reason, the best way to stop prescription pain medication abuse is not to take it for non-cancer pain in the first place.

Sunday, 30 June 2013

Ritalin et antidépresseur: sommes-nous tous fous?

Coup sur coup, deux personnes de mon entourage m’ont dit récemment qu’elles avaient découvert qu’elles souffraient de TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Les deux, âgés dans la quarantaine, sont maintenant… sur le Ritalin.

Eh! oui, le Ritalin n’est plus qu’une affaire d’enfants et d’ados.

Une évolution qui allait de soi: le TDAH ne disparaît pas le jour de la majorité de la personne qui en est atteinte. Le Ritalin peut donc l’aider à être plus attentif au bureau, moins éparpillé, moins impulsif.

Évolution normale… mais néanmoins inquiétante. Car après nos enfants qui détiennent le record canadien de prise de Ritalin, les adultes vont vraisemblablement suivre le même chemin.

Il y a l’Assurance médicaments, qui fait que les petites pilules sont gratuites pour beaucoup de Québécois, mais il y a aussi, je crois, le fait que plusieurs médecins sont forts pour sortir leur carnet de prescriptions.

Un tiers des prescriptions d’antidépresseurs au Canada sont faites par des psychiatres et des médecins québécois, alors que le Québec représente moins du quart de la population canadienne. En 2010, un Québécois sur sept est sorti du bureau de son médecin avec une prescription d’antidépresseur !

Les diagnostics de dépression semblent tomber aussi facilement que la pluie ces temps-ci au Québec. Pourtant, établir un tel diagnostic requiert normalement du temps. Mais il manque cruellement de psychiatres au Québec. Un millier, apparemment.

Pour la majorité des Québécois, c’est donc leur médecin de famille, ou celui d’une clinique sans rendez-vous, qui leur prescriront des antidépresseurs après seulement quinze minutes de consultation !
Tout le monde est content. À commencer par les compagnies d’assurances, qui veulent minimiser les pertes liées au burn-out et autres dépressions qui causent des taux d’absentéisme élevés dans les bureaux.

Ainsi, des coups de déprime ou de découragement, des écoeurantites aigües, reçoivent le même traitement-choc que de véritables dépressions (pour lesquelles la médication, associée à une psychothérapie, reste souvent la seule alternative).

Un manuel controversé

Et ces diagnostics faits à la va-vite et accompagnés de petites pilules seront de plus en plus fréquents.

Pourquoi ? Parce que les médecins québécois, tout comme leurs homologues canadiens et américains, ont reçu la dernière édition de la bible de la psychiatrie, le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).

Publié par l’American Psychiatric Association (APA) depuis 1952, ce livre, qui en est à sa cinquième édition, est la référence en psychiatrie moderne, tant pour les psychiatres eux-mêmes que pour les médecins, psychologues, compagnies d’assurances, voire juristes. Or, le DSM-5 est cette fois vivement controversé.

J’assistais récemment à un Bar des sciences organisé par le magazine Québec-Science sur le thème fort explicite: sommes-nous tous fous? Car tous, nous pouvons nous retrouver quelque part dans le DSM-5.

Des 60 maladies répertoriées il y a 60 ans, on en compte plus de 400 aujourd’hui, et des plus variées. «Tous sont appelés, tous sont élus», a dit l’ex-directeur général du Collège des médecins du Québec, le Dr Yves Lamontagne, lui-même psychiatre. Le deuil, la timidité, l’apnée du sommeil sont inclus dans le DSM-5. «C’est trop», dit-il.

Les enfants peuvent désormais recevoir un diagnostic de «trouble perturbateur de dérèglement de l'humeur», ce qui était connu comme… des crises de colère.

Comme l’écrit The Economist, aux yeux de nombreux critiques, «la nouvelle édition est le véhicule idéal pour des diagnostics erronés, des surdiagnostics, la médicalisation de comportements normaux et la prescription d'un grand nombre de médicaments inutiles».

«On a transformé la détresse en maladie mentale», a dit, lors de ce Bar des sciences, le philosophe Jean-Claude Saint-Onge, qui vient de publier Tous fous ? L’influence de l’industrie pharmaceutique sur la psychiatrie.

Une épidémie

«L’épidémie» de troubles mentaux profite bien aux multinationales pharmaceutiques, dit-il. Aux États-Unis, la consommation de psychotropes a augmenté de 4 800% au cours des 26 dernières années!

Au Canada, en 2010, les agents psychothérapeutiques figuraient au deuxième rang des médicaments les plus prescrits. Il y a trente ans, les psychotropes n’apparaissaient même pas sur la liste des quinze premières catégories.

Plus troublant, selon M. Saint-Onge, près des deux tiers des membres du Groupe de travail sur le DSM-5 entretiendraient des liens financiers avec l’industrie pharmaceutique. «Bien des réactions normales aux difficultés de la vie et de l’existence sont donc traitées chimiquement.»

Cela dit, encore une fois, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La bio-psychiatrie, comme on l’appelle, a permis de mieux comprendre et de soigner des maladies comme la schizophrénie, l’autisme ou la dépression majeure.

Les gens qui en sont atteints ne survivent souvent que grâce à leur médication. Elle empêche, par exemple, les schizophrènes d’entendre des voix. C’est un pas énorme. Car ces gens-là souffrent.

D’autres souffrent, aussi, parce qu’ils sont angoissés, malheureux, déprimés, découragés. Auront-ils tous besoin de pilules? Il y a une zone floue et complexe entre des maux biologiques et des maux de l’âme. Après 12 minutes en moyenne de consultation, nos médecins pourront-ils faire les nuances nécessaires ?

Car comme l’a dit Allen Frances, qui a dirigé la publication du DSM-IV, «le cerveau humain est la chose la plus incroyablement complexe de l’univers. Il ne cède pas facilement ses secrets.»