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Sunday, 30 June 2013

Ritalin et antidépresseur: sommes-nous tous fous?

Coup sur coup, deux personnes de mon entourage m’ont dit récemment qu’elles avaient découvert qu’elles souffraient de TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Les deux, âgés dans la quarantaine, sont maintenant… sur le Ritalin.

Eh! oui, le Ritalin n’est plus qu’une affaire d’enfants et d’ados.

Une évolution qui allait de soi: le TDAH ne disparaît pas le jour de la majorité de la personne qui en est atteinte. Le Ritalin peut donc l’aider à être plus attentif au bureau, moins éparpillé, moins impulsif.

Évolution normale… mais néanmoins inquiétante. Car après nos enfants qui détiennent le record canadien de prise de Ritalin, les adultes vont vraisemblablement suivre le même chemin.

Il y a l’Assurance médicaments, qui fait que les petites pilules sont gratuites pour beaucoup de Québécois, mais il y a aussi, je crois, le fait que plusieurs médecins sont forts pour sortir leur carnet de prescriptions.

Un tiers des prescriptions d’antidépresseurs au Canada sont faites par des psychiatres et des médecins québécois, alors que le Québec représente moins du quart de la population canadienne. En 2010, un Québécois sur sept est sorti du bureau de son médecin avec une prescription d’antidépresseur !

Les diagnostics de dépression semblent tomber aussi facilement que la pluie ces temps-ci au Québec. Pourtant, établir un tel diagnostic requiert normalement du temps. Mais il manque cruellement de psychiatres au Québec. Un millier, apparemment.

Pour la majorité des Québécois, c’est donc leur médecin de famille, ou celui d’une clinique sans rendez-vous, qui leur prescriront des antidépresseurs après seulement quinze minutes de consultation !
Tout le monde est content. À commencer par les compagnies d’assurances, qui veulent minimiser les pertes liées au burn-out et autres dépressions qui causent des taux d’absentéisme élevés dans les bureaux.

Ainsi, des coups de déprime ou de découragement, des écoeurantites aigües, reçoivent le même traitement-choc que de véritables dépressions (pour lesquelles la médication, associée à une psychothérapie, reste souvent la seule alternative).

Un manuel controversé

Et ces diagnostics faits à la va-vite et accompagnés de petites pilules seront de plus en plus fréquents.

Pourquoi ? Parce que les médecins québécois, tout comme leurs homologues canadiens et américains, ont reçu la dernière édition de la bible de la psychiatrie, le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).

Publié par l’American Psychiatric Association (APA) depuis 1952, ce livre, qui en est à sa cinquième édition, est la référence en psychiatrie moderne, tant pour les psychiatres eux-mêmes que pour les médecins, psychologues, compagnies d’assurances, voire juristes. Or, le DSM-5 est cette fois vivement controversé.

J’assistais récemment à un Bar des sciences organisé par le magazine Québec-Science sur le thème fort explicite: sommes-nous tous fous? Car tous, nous pouvons nous retrouver quelque part dans le DSM-5.

Des 60 maladies répertoriées il y a 60 ans, on en compte plus de 400 aujourd’hui, et des plus variées. «Tous sont appelés, tous sont élus», a dit l’ex-directeur général du Collège des médecins du Québec, le Dr Yves Lamontagne, lui-même psychiatre. Le deuil, la timidité, l’apnée du sommeil sont inclus dans le DSM-5. «C’est trop», dit-il.

Les enfants peuvent désormais recevoir un diagnostic de «trouble perturbateur de dérèglement de l'humeur», ce qui était connu comme… des crises de colère.

Comme l’écrit The Economist, aux yeux de nombreux critiques, «la nouvelle édition est le véhicule idéal pour des diagnostics erronés, des surdiagnostics, la médicalisation de comportements normaux et la prescription d'un grand nombre de médicaments inutiles».

«On a transformé la détresse en maladie mentale», a dit, lors de ce Bar des sciences, le philosophe Jean-Claude Saint-Onge, qui vient de publier Tous fous ? L’influence de l’industrie pharmaceutique sur la psychiatrie.

Une épidémie

«L’épidémie» de troubles mentaux profite bien aux multinationales pharmaceutiques, dit-il. Aux États-Unis, la consommation de psychotropes a augmenté de 4 800% au cours des 26 dernières années!

Au Canada, en 2010, les agents psychothérapeutiques figuraient au deuxième rang des médicaments les plus prescrits. Il y a trente ans, les psychotropes n’apparaissaient même pas sur la liste des quinze premières catégories.

Plus troublant, selon M. Saint-Onge, près des deux tiers des membres du Groupe de travail sur le DSM-5 entretiendraient des liens financiers avec l’industrie pharmaceutique. «Bien des réactions normales aux difficultés de la vie et de l’existence sont donc traitées chimiquement.»

Cela dit, encore une fois, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La bio-psychiatrie, comme on l’appelle, a permis de mieux comprendre et de soigner des maladies comme la schizophrénie, l’autisme ou la dépression majeure.

Les gens qui en sont atteints ne survivent souvent que grâce à leur médication. Elle empêche, par exemple, les schizophrènes d’entendre des voix. C’est un pas énorme. Car ces gens-là souffrent.

D’autres souffrent, aussi, parce qu’ils sont angoissés, malheureux, déprimés, découragés. Auront-ils tous besoin de pilules? Il y a une zone floue et complexe entre des maux biologiques et des maux de l’âme. Après 12 minutes en moyenne de consultation, nos médecins pourront-ils faire les nuances nécessaires ?

Car comme l’a dit Allen Frances, qui a dirigé la publication du DSM-IV, «le cerveau humain est la chose la plus incroyablement complexe de l’univers. Il ne cède pas facilement ses secrets.»

Monday, 24 June 2013

Antipsychotics not meant for kids

Would you allow your child to be prescribed a powerful antipsychotic medication? If your first inclination is to say yes, would you still agree if you knew the drug was not tested or approved for children?

Researchers from British Columbia published a paper last week in the Canadian Journal of Psychiatry on what they described as an "alarming and exponential rise" of prescribing antipsychotic drugs to children. From 1996 to 2011, overall use of these medications among youth increased by 280 per cent, while the use of second-generation antipsychotic medications increased by 1,710 per cent.

The three most common reasons for treatment were depression, a group of disorders that includes attention deficit, hyperactivity disorder, and neurotic disorders that include anxiety.

How can this be? Antipsychotic medications were designed and approved originally to treat schizophrenia and bipolar disorder in adults. Over time, a few of the drugs have been approved for major depressive disorders in adults, and autism spectrum disorders. Only one drug, aripiprazole or Abilify, has been approved for use by children - to treat schizophrenia in youth aged 15 to 17.

It's because the vast majority of these powerful drugs has not been tested and approved for children, the side-effects are not fully known, although we do know that youth have more adverse events than adults.

An article in the International Review of Psychiatry found that antipsychotic use in children was associated with increased risk of significant weight gain, high blood sugar and cholesterol levels, cardiovascular disease and premature cardiovascular mortality. A review in the Journal of Clinical Psychiatry associated these drugs with an inability to initiate movement, an inability to remain motionless, sedation, prolactin elevation that disrupts menstrual periods, and various metabolic effects including increased risk of Type 2 diabetes.

A review in Drug Safety confirmed the results of the first two studies but added as side effects osteoporosis, spontaneous flow of milk from the breast, and sexual dysfunction.

In the B.C. study, psychiatrists were the major prescribers of antipsychotic medications to children for off-label or unapproved use, followed closely by family physicians. Pediatri-cians were much less willing to prescribe these powerful drugs to children.

Although the growth rate of prescriptions was largest for youth aged 13 to 17 years, children aged six to 12 still saw an increase of 280 per cent over the study period. The authors concluded that children are put on a wide range of potent drugs for a wide range of disorders without approval from Health Canada, and warned that we should be aware that these drugs have "potentially dangerous side effects."

In fact, Health Canada is now reviewing 17 suspected deaths among those serious side effects.So are drugs the only option? As mentioned, the main reason for prescribing them are disorders such as depression and attention deficit hyperactivity disorder. A Cochrane Collaboration review showed that behavioural and cognitive behavioural therapy significantly reduced child conduct problems, improved youth mental health, improved positive parenting skills, and reduced negative or harsh parenting practices. The programs also were found to be cost effective.

Another Cochrane review found that training for parents of children with hyperactivity disorder significantly reduced child withdrawal, anxiety, parent stress and child stress.

In Saskatchewan, the Ministry of Health reports that 2,520 children were prescribed antipsychotic medications in 2012, up from 464 in 1996. The number of children prescribed second generation antipsychotic medications grew to 2,410 in 2012, from just 146 in 1996.

The number of prescriptions filled for these drugs increased to 18,409 from 989 during the same time period. No information is available from the administrative claims database about the conditions for which the drugs were prescribed.

The claims numbers are underestimates because the data do not include prescriptions dispensed in hospitals and excludes those with federal benefits, such as First Nations children living on reserve. This last point is important because a number of publications have found that children from lower income families and minority groups are more likely to be prescribed antipsychotic medications.

An unpublished study from the Saskatoon Health Region found that children with mental health problems who live in affluent neighbourhoods were almost exclusively dispensed antidepressant medications.

In comparison, children with mental health problems who live in low-income neighbourhoods were almost exclusively dispensed antipsychotic medications.

Source