Les Français sont de moins en moins nombreux à faire confiance aux entreprises de l’alimentaire. Manque de transparence et de maîtrise, des risques sont régulièrement cités. Des organisations, comme l’ANIA avec son site Alimexpert, ont décidé de prendre à bras-le-corps ce problème.
Les scandales comme celui de la viande de cheval ne pouvaient pas rester sans conséquence dans l’opinion des Français. Le couperet est tombé lundi 10 juin dernier avec la publication de l’étude de TNS Sofre sur le rapport des Français à l’alimentation : 50 % des Français ont aujourd’hui une mauvaise image de l’industrie alimentaire, pourcentage en baisse de 16% par rapport à 2008.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que les Français sont 68 % à considérer toujours l’alimentation comme une des principales conditions d’une bonne santé. À l’inverse, ils ne sont que 9 % à accepter de réduire leur budget alimentation pour lutter contre la crise.
Quelques bons points ont tout de même été distribués. Il apparaît dans cette étude que les personnes interrogées sont globalement satisfaites de la quantité de variétés de produits proposés, la facilité de préparation des aliments, leur conservation, leur goût et leur qualité.
Là où le bât blesse évidemment, est lorsqu’il s’agit de sécurité et d’information. Si les Français se réjouissent majoritairement de la sécurité des produits alimentaires et de l’information inscrite sur l’étiquette, à 55 % et 50 % respectivement, ces chiffres ont tout de même baissé de 22 et 20 points depuis 2008, marquant ainsi un net recul de l’opinion français à ce sujet.
Globalement, les entreprises de l’agroalimentaire françaises sont considérées comme dynamiques et innovantes, mais leur contribution à l’emploi en France, reconnue par 47 % des Français, ne suffit pas à rattraper le manque de transparence dénoncé par plus de deux tiers des sondés.
Les entreprises de l’alimentaire n’informeraient pas assez honnêtement leurs clients sur leurs produits d’après cette étude, constat peu étonnant aux vues des scandales récents. Le manque d’information et le désir d’une meilleure traçabilité ont été les deux points les plus évoqués par les Français, qui se sentent aujourd’hui apparemment perdus.
À l’issue de cette étude, les réactions ne se sont pas fait attendre. Cette demande d’informations claires de la part des Français qui ne savent plus ce qu’ils mettent dans leurs assiettes devait trouver des réponses. Pour le moment, c’est l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA), qui représente plus de 13000 entreprises de l’alimentaire et qui a aidé TNS Sofre à réaliser cette étude, qui a répondu le plus vite avec le lancement de son site Alimexpert.
Une grande campagne d’information sur le thème de l’alimentation a été lancée au même titre que deux sites internet, Alimexpert et Alimevolution.
Le premier répond aux questions, nombreuses, des consommateurs sur la sécurité alimentaire, mais aussi sur la législation du pays en ce qui concerne l’industrie agroalimentaire tandis que le deuxième dévoile une frise chronologique de l’histoire de l’agroalimentaire dans le monde et en France.
Par ce biais, il est espéré que les Français pourront pallier leur manque de connaissance dans le domaine de l’alimentation pour finalement peut-être se rendre compte que ce secteur est extrêmement sécurisé.
Des failles existent certes, mais si la population les connaît, n’est-ce pas justement parce qu’un système de sécurité efficace a réussi à les débusquer ?
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